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Interview de Syphaïwong Bay, fondatrice de l’agence ASSONANCE
- 18/10/2023
- Posted by: Lucie
- Category: Interviews
Nouvelle rentrée, nouvelles interviews.
Pour continuer la série, c’est Syphaïwong Bay qui a joué le jeu !
Merci à elle 😉
Lucie : Semy award de la Jeune Personnalité de l’année 2019, fondatrice de l’agence Assonance, organisatrice de Web in Reims, conférencière INTERNATIONALE, … je crois qu’on peut dire que tu as beaucoup de choses à nous raconter ! Tu veux bien te présenter et nous expliquer ce parcours ?
Syphaïwong : Bonjour !
Généralement c’est à ce moment qu’on répond « par hasard » alors que j’aime croire que mon arrivée dans le domaine du content marketing n’est pas du tout le fruit d’une roue de la fortune à la dérive. Je suis la première surprise lorsque je constate qu’une tâche que je réalise au travail est ce qu’elle est, justement grâce à mon parcours assez chaotique.
Je fais partie des personnes qui ont beaucoup cherché leur voie avec une vague idée de ce à quoi cela devrait ressembler, les composantes qui devraient modeler ce quotidien fantasmé, mais sans jamais vraiment trouver un métier auquel cela correspondrait. J’ai donc voulu être chimiste, journaliste, artiste-peintre, photographe, faire de la communication ou de l’événementiel. Disons qu’à chaque fois que je touchais à un domaine, j’y projetais facilement mon avenir pour finalement m’ennuyer assez vite. Aujourd’hui mon quotidien, y compris professionnel, est composée de plusieurs métiers à la fois et j’aime cela. Il y a quand même de grandes lignes directrices comme la recherche de la créativité, le goût de l’étude et une fascination pour les hypomnémata. Un hypomnémata est en résumé tout support de connaissance. On peut ainsi mieux comprendre aussi mes centres d’intérêts en SEO qui sont la création de contenu nouveau et intéressant ainsi que les questions d’archivage et de pérennité entre autres via les humanités numériques.
Autrement pour une réponse plus académique : j’ai mis en ligne mon premier site Web entre 2004 et 2005. Je faisais du référencement mais je n’en connaissais pas le nom. Ensuite entre stages et expériences bénévoles, j’ai reçu une formation à l’enjeu des médias et du Web formidable au sein de TV5Monde. J’ai rejoint RESONEO pour un apprentissage plus tard où je suis devenue consultante. Puis 2016, le projet de l’agence ASSONANCE a pris forme.
Lucie : Justement, puisque tu finis sur le début d’ASSONANCE : depuis 2016 j’imagine qu’il y a eu beaucoup de changements, c’est toujours mouvementé quand on monte un projet, il grandit, il bouge, c’est un peu les montagnes russes… tu veux nous raconter ?
Syphaïwong : C’est vrai que c’est les montagnes russes, mais pas tant que cela. En réalité, quand on garde le cap qu’on a défini en tête, c’est souvent suffisant pour ne pas se décourager lorsque des éléments de la vie décalent un peu nos objectifs. Cela peut être une maladie, un problème momentané de trésorerie, une pandémie…
Quand j’ai fondé ASSONANCE, je voulais créer un espace dans lequel je pourrais équilibrer la création de contenu pour des clients et le contenu que l’on crée… pour nous-mêmes ? Aujourd’hui en 2023, je peux enfin annoncer que nous devenons éditeur avec Euphonie.Studio. Justement, dans cette histoire de montagnes russes, je n’ai pas envie de me faire piéger par la vitesse. On monte doucement mais on peut aussi très vite plonger dans quelque chose qu’on ne souhaite pas tout à fait.
Lucie : À côté d’ASSONANCE, tu donnes régulièrement des conférences – même en anglais – pourquoi ? Qu’est-ce qui te plait dans l’exercice ?
Syphaïwong : Paradoxalement ce n’est pas un exercice que j’apprécie tant que ça car il me coûte beaucoup en énergie et me force à faire face à des situations où je ne suis pas très à l’aise. Je suis cependant assez bien entraînée pour que cela ne soit pas visible au moins pendant le temps que je parle avec un micro. En revanche, ce qui me plaît c’est le fait d’avoir une opportunité de présenter des choses que j’ai travaillées et sur lesquelles j’ai fait des recherches. Je vois ça comme un moment pour présenter un point de vue auprès d’un public plus large. Je suis par exemple très attachée au fait de valoriser les métiers éditoriaux et de montrer à quel point cela pourrait être beaucoup plus technique que ce que beaucoup de personnes en pensent.
Lucie : Bravo, c’est d’autant plus impressionnant en sachant que ce n’est pas ton “truc” !
Tu utilises le terme “valoriser” et je trouve ça pertinent, car il me semble que ça résume une grande part de tes actions : que ce soit avec tes podcasts ou tes posts Assonance, valoriser des métiers – et pas que du web- et des personnes, semble te tenir à cœur.
C’est ta vision du travail et de ton métier ? Ou alors c’est une stratégie pour conquérir le monde (avant les chats) ?
Syphaïwong : Je ne suis vraiment pas certaine d’être en mesure de concurrencer les chats. Ils ont tout de même commencé leur plan durant l’Égypte Ancienne et je pense que c’est un défi beaucoup trop grand pour moi.
Quant à la valorisation des métiers, des personnes, oui effectivement. J’aime vraiment valoriser ces personnes et ces savoirs très intéressants que nous pouvons aussi utiliser dans le numérique. Je pense que nous avons tous à gagner à élargir les champs de nos savoirs, y compris si on estime être un grand expert dans un domaine.
Lucie : Je vais passer du chat à l’âne, quoi que ça rejoint le fait d’élargir ses champs de prédilection… depuis le début de cette interview j’ai vu que ça bougeait beaucoup de ton côté, j’ai vu apparaître des grands projets, peut-être une nouvelle “direction”… tu nous en dis plus ?
Syphaïwong : De l’extérieur je pense qu’on peut parfois voir cela comme du changement de cap. En réalité, les choses qui arrivent sont plutôt attendues pour moi car ce sont des projets que j’avais déjà lors de la création de l’agence. Seulement, j’ai aussi conscience que le développement d’une activité seule et en fonds propres n’est pas de tout repos. Les choses sont possibles mais elles sont plus lentes et demandent des efforts différents. Aujourd’hui je suis surtout heureuse que nous ayons pu en arriver là et persister malgré notre structure de PME qui a traversé une pandémie et d’autres crises économiques. Évidemment, tout cela s’accélère aussi car nous avons une très bonne équipe qui fonctionne très bien. Cela nous donne une marge de manœuvre supplémentaire pour pivoter ou développer des choses selon les opportunités qui pourraient se présenter à nous.
Lucie : On parle de présent et d’avenir, mais et si on revenait avant tout ça : si tu pouvais aller parler à la petite Syphaïwong que tu étais, qu’est-ce que tu voudrais lui dire ?
Syphaïwong : Je lui dirais que ce qu’on lui dit est très vrai. Que la vie est dure et difficile et qu’il y aura énormément de difficultés. Je lui dirais qu’elle va effectivement traverser beaucoup de moment difficiles et qu’elle se rendra même compte du fait que le monde est fait d’injustices. Mais je lui dirais qu’elle aussi a raison de vouloir donner naissance à ses idées. Ce sera long mais cela en vaudra toujours la peine.
Merci beaucoup d’avoir répondu à mes questions 😉