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Interview de Thomas cubel, consultant SEO depuis 10 ans
- 26/02/2024
- Posted by: Lucie
- Category: Français Interviews
Lucie : Salut Thomas ! Nos lecteurs t’ont sans doute déjà vu sur tes vidéos sur lesquelles tu partages beaucoup de tips SEO, il faut dire que ça fait maintenant 10 ans que tu es consultant freelance ! Je te laisse te présenter et nous parler un peu de ton parcours 😉
Thomas : Salut Lucie ! Merci pour l’invitation 😉 Effectivement, comme tu l’as indiqué, je suis consultant SEO depuis maintenant plus de 10 ans. J’accompagne principalement des TPE/PME, mais aussi des freelances dans leurs besoins en matière de visibilité. Il y a le sujet SEO qui est très prépondérant dans mon activité, mais le content marketing, les sujets techniques viennent aussi assez rapidement sur la table.
En fait, aujourd’hui, pour ne rien cacher, je peux facilement être le chef d’orchestre de toute la stratégie autour d’un site, c’est un besoin exprimé par ma clientèle que j’essaye de combler au mieux avec mon expérience.
A côté de cela, je suis également formateur dans ces domaines. Cela se fait plutôt en coulisse actuellement au fil des accompagnements clients, mais il y a des projets davantage publics pour 2024 en VOD notamment et lors d’événements.
Enfin, je suis depuis peu, avec mon associé Matthieu Blanco, dirigeant d’une entreprise spécialisée dans la location d’hébergement web avec des services associés qui s’appelle UltimCloud. Notre objectif est d’accompagner toutes les personnes souhaitant des hébergements et sites performants, sans les contraintes techniques et pour un prix raisonnable. Donc plutôt les débutants à intermédiaires, pas des gens qui crawlent le web comme Babbar 😉
Lucie : Beaucoup de nouveautés en fait ! C’est la fin de l’année, bientôt vont arriver les nouvelles résolutions… Tu peux nous en dire plus sur ce que tu as prévu pour l’année 2024 sur la VOD et les events ? 😉
Thomas : Oui, l’année 2023 marque un certain changement pour moi ! Et 2024 devrait être la suite logique. Normalement, au premier trimestre 2024, il devrait y avoir la sortie d’une formation sur le Content Marketing et le SEO, en partenariat avec un très gros site bien connu de la sphère SEO.
Également, j’animerai une formation et une conférence en présentiel lors du SEO by Night sur ce même sujet à Orléans fin février. Tout cela avant de révéler, avec le Jury des SEMY Awards, les grands gagnants du concours de cette année en marge du SMX. Ce sera mi-mars à Paris.
D’autres choses sont prévues autour de UltimCloud et aussi de mes réseaux sociaux, mon site… Mais pour l’instant, je ne peux pas m’avancer sur les dates. Ce que je peux dire, c’est qu’il va y avoir du changement également ici et de la nouveauté.
Lucie : Tu parles du Jury des SEMY Award, ce n’est pas la première fois que tu fais partie d’un jury dans un event, il me semble, tu nous parles des dessous de cette expérience ?
Thomas : Cette année, ce sera effectivement la troisième année consécutive que je fais partie du jury des SEMY Awards. J’ai aussi participé à quelques concours ces 10 dernières années, mais ils étaient moins “médiatisés” dira-t-on.
Pour te répondre, être membre d’un jury, en tout cas au SMX, c’est d’un côté un privilège, et de l’autre côté un travail un peu ingrat par moment.
On a le privilège d’avoir accès à des stratégies, méthodologies, points de vue extrêmement intéressants. Ça inspire, ça permet de grandir, surtout lorsque le jury est composé en plus de personnes venant de chez Google, Bing, de grands groupes. Les débats sont très intéressants et on apprend des choses que peu de personnes connaissent.
Et en même temps, un peu ingrat car il faut prendre le temps de tout lire, de noter les éléments intéressants, et aussi un peu bullshit. Il faut faire de premières notes, puis réviser, tout en essayant d’être le plus neutre possible, et renoter. C’est pas toujours simple et la séance finale qui proclame les résultats définitifs peut aussi ne pas aller dans ton sens. Bref, ça se passe toujours bien, mais il faut jouer le jeu réellement de débattre.
Lucie : Dans la cadre d’un concours tel que les SEMY awards, qu’est-ce qui, selon toi, distingue un projet SEO gagnant des autres ?
Thomas : Tout d’abord, il faut le dire, la qualité de la présentation. Il y a des personnes qui nous envoient parfois une page Word et c’est tout ! Bien sûr, ce n’est pas la majorité, surtout dans les catégories phares comme le SEO, mais ça fait beaucoup. La structure de l’équipe, les détails, objectifs, méthodologies utilisées, éventuellement les algorithmes qui ont été conçus, etc… C’est très important. Ça donne du crédit, de la valeur.
Un autre point, c’est aussi ce que j’appelle “le taux de bullshit”. Il y a des présentations, on trouve des termes, du jargon technique… Mais qui n’a pas de sens quand on lit le document. Ça essaye d’impressionner pour gagner un prix, mais on est plusieurs et on débat, il ne faut pas l’oublier.
Un autre élément important, et c’est nouveau depuis 2 ans, c’est l’intérêt pour les utilisateurs. Si on pense qu’à faire de l’argent et qu’il n’y a aucune dimension de partage, etc… Ça peut faire perdre quelques points. Bref, une belle présentation complète, de la transparence, de l’innovation, penser aux autres.
Lucie : Quand tu vois ces présentations, est-ce que ça te fait réfléchir sur ta propre façon de faire ? Je m’explique : est-ce que tu as changé ta façon de voir les choses, de parler aux clients, de te vendre en fait, en voyant les défauts et qualité des dossiers ?
Thomas : Non pas vraiment. En fait, avoir accès à ces dossiers c’est super intéressant pour la culture générale, pour avoir des idées au cas où la situation serait telle qu’il faudrait trouver une solution similaire. Mais en vérité, comme souvent, la clientèle n’est pas au niveau sur les problématiques présentées et ce qu’on trouve dans ces dossiers est assez exceptionnel (en tout cas sur les plus complets). J’entends par là qu’on a tellement de choses plus prioritaires à faire avec les clients.
De plus, il ne faut pas oublier que je suis freelance et pas une agence. Peu de freelance proposent leurs dossiers, ce n’est donc pas adapté à ma structure la plupart du temps. Les comités de pilotage, avoir des analystes, faire de la datascience, etc… On en fait un peu, mais pas au niveau d’une équipe importante. C’est rarement arrivé.
Lucie : Quelles sont les problématiques des clients plus habituels justement, que tu vois souvent en tant que freelance ?
Thomas : En freelance, on a aux yeux des gens moins de capacité à gérer les gros projets. Cela est vrai et faux en même temps, tout dépend de l’entreprise en fait. Ce que je peux dire, c’est qu’il y a différents profils et différentes problématiques qui sont de manière générale beaucoup plus axées sur les “basiques” à critères avancés du SEO. On est rarement au niveau puriste où il faut un data scientist, etc.. Sauf si c’est notre spécialisation (vous connaissez bien d’ailleurs).
En tout cas, pour te répondre plus concrètement, il y a des personnes qui démarrent juste, donc là c’est surtout faire de la stratégie et la mettre en œuvre. Donc formation pour tout le monde pour que les personnes soient en autonomie et comprennent les rouages du SEO. Mise à disposition d’un réseau de partenaires et mode chef de projet sur ON de mon côté.
Ensuite, tu as les clients bien installés, qui ont déjà des résultats, mais qui ont plusieurs problématiques générales : chutes brutales ou progressives, yoyo à chaque “MAJ”, n’arrivent pas à progresser, n’arrivent pas à atteindre des objectifs définis, piratage… Et plus encore, j’ai vu de tout honnêtement ces 10 dernières années.
Le boulot à ce moment-là, c’est vraiment plus du consulting traditionnel. On commence par un audit pour prendre une photographie à l’instant T, ce qui permet de relever ce qui va bien et ce qui ne va pas. Cela nous permet ensuite de faire un plan d’actions priorisées en fonction des objectifs, budgets et délais du client.
Et après sa, confirmation ou mise à jour de la stratégie, mise en œuvre progressive avec surveillance accrue. Et généralement, d’autres sujets viennent sur la table du fait des différentes cordes à mon arc : content marketing, coaching technique, UX, CRO, etc. Je ne connais pas tout sur le bout des doigts, mais je connais ce qu’il faut pour pouvoir avoir du résultat. C’est l’avantage.
Lucie : On va faire un grand retour en arrière, mais qu’est-ce qui t’a amené à vouloir travailler dans ce domaine ?
Thomas : Bizarrement, c’est un concours de circonstances. Il faut revenir vraiment en arrière pour comprendre.
En 2004, quand j’ai eu la possibilité d’utiliser un ordinateur et de naviguer sur le web au début de mon adolescence, j’ai trouvé ça assez incroyable. Il y avait une quantité folle de sujets et d’applications disponibles. Et l’un de mes potes de l’époque m’a fait découvrir quelques trucs intéressants comme faire de l’émulation de jeux vidéo, créer des RPG et également faire des sites web pour gagner de l’argent (de poche).
A l’époque, sans argent, on utilisait les sous-domaines gratuits de Multimania, Ifrance, Wanadoo et des outils comme Izispot, Dreamweaver (cracké), NVU pour la conception. Lui se chargeait surtout de la partie technique au début, moi je m’occupais du contenu.
Sauf que pour faire de l’argent, il faut du trafic et quelqu’un qui vous donne cet argent. Mon pote s’était donc inscrit sur plusieurs régies publicitaires avec l’identité de son père et moi j’essayais de trouver des moyens de faire du trafic, que ça clique.
C’est en cherchant de nombreuses heures que mes premières bases en référencement se sont créées et qu’on a réussi à faire quelques centaines d’euros. C’était à l’époque de la meta suroptimisée, du keyword stuffing, des textes cachés, des annuaires, des réseaux de petits sites, inscriptions automatiques un peu partout. Bref, plus simple qu’aujourd’hui, quoi qu’on en dise. Il y avait quand même moins de monde.
Et en fait, la création de mon activité pro a été assez évidente ensuite. J’ai arrêté les sites web en 2007, j’ai repris en 2010 quand j’ai monté des équipes de jeux en ligne et que j’ai bossé pour des partenaires sur des problématiques SEO et YouTube. Tout cela parallèlement à mes études au Conservatoire National des Arts et Métiers pour devenir Webmestre.
J’avais retrouvé le référencement naturellement par le réseau, cela ne m’a pas paru être un terrain inconnu et j’ai approfondi. En plus, à l’époque, j’étais déjà dans du site d’actualité, dans le game YouTube, etc. C’était déjà des gros enjeux, donc ça ne m’a pas trop changé de faire une boite. Bref, une longue histoire.
Lucie : Et maintenant tu pousses la porte de la formation !
Tu parlais d’une formation Content Marketing et le SEO, mais aussi d’une formation et conférence lors du SEO by Night… c’est donc ta ligne 2024 ? Qu’est-ce que tu aimes dans l’idée de faire des formations ? Qu’est-ce qui fait que cette année, tu te lances là-dedans ?
Thomas : Oui, les formations vont être en partie ma ligne 2024. Il y a également l’activité d’hébergement web qui devrait prendre une petite place cette année. L’objectif c’est d’avoir 50% de formation et hébergement web, et 50% de consulting.
En tout cas, ce que j’aime dans les formations c’est avant tout le fait de transmettre les bonnes informations aux uns et aux autres et de la bonne manière. Je débute juste, mais j’ai à coeur que les gens “pensent bien”, et d’améliorer au fur et à mesure celles-ci pour que l’expérience de formation soit la meilleure qui soit.
Je vois beaucoup de formations qui sont bâclées, où on apporte des techniques rigides, mais sans véritable esprit derrière. On montre comment faire, mais ce n’est pas réflexif, ça ne pousse pas à se poser les bonnes questions. C’est ça que j’aimerai apporter en plus. Surtout dans un métier où tout le monde ne trouve pas toujours un sens.
Et qu’est ce qui fait que cette année je me lance ? Très concrètement, la rentrée de septembre 2023 m’a fait prendre conscience que c’était la dernière année en consulting pur à 100%. Entre ma nouvelle boite, le fait de m’associer, le fait que j’avais envie d’autre chose, la motivation qui était moins présente pour certaines tâches… Je me suis dit qu’il y avait un truc à accomplir. Et quand on sait que je ne fais que repousser depuis plusieurs années ce sujet pour X ou Y raisons, ça m’a paru évident que mon corps me disait quelque chose (en plus de ce que je voyais dans le contexte, que certains appelleront le destin).
Lucie : Alors, je sais, je vais passer sur un sujet complètement différent, mais… pas tant que ça ! C’est l’année du changement côté professionnel, mais il y a aussi un autre côté de Thomas Cubel que l’on connaît peut-être un peu moins : le musicien. De ce côté-là, 2024 s’annonce comment ? Tu vas avoir le temps de continuer ?
Thomas : Ahah effectivement changement de sujet ! Eh bien la musique c’est un peu une période de changement aussi à vrai dire. Je tournais avec mon groupe depuis 2011 et en fin d’année dernière, notre chanteur/bassiste a décidé d’arrêter. Idem pour notre autre chanteuse.
Du coup, on se retrouve à deux. Damien et moi à la batterie et la guitare, et inversement (on joue les deux instruments). Ainsi, on est actuellement en recherche d’une nouvelle formation ou de nouvelles personnes pour nous rejoindre. On a décidé de changer de registre au passage. On est à peine sur les casting actuellement, on lance les annonces.
Après, à la maison, c’est toujours guitare, batterie, basse, beaucoup d’écoute aussi. Je m’éclate, mais pas autant que je voudrai forcément 😉 Un cap à passer !
Lucie : Du changement côté pro, du changement côté musique… et si on parlait du SEO : est-ce que tu vois un changement s’opérer dans le domaine ces dernières années ?
Thomas : Sur les basiques, non pas vraiment. Sur les méthodologies de travail et quelques sujets avancés, oui, tout à fait.
Faire un audit, une stratégie, mettre en œuvre des recommandations et effectuer le suivi c’est un peu toujours la même chose.
Par contre, on a des nouveaux outils pour faire du contenu textuel, des images, de la vidéo, de l’audio, etc… Notamment grâce à l’IA. Certains process sont également plus fluides grâce à ça et les recherches aussi. Ça fait clairement gagner du temps et on peut avoir sa petite agence de communication IA.
Ensuite, c’est toujours assez incompris et mis au second plan par la plupart des gens, mais le comportemental est hyper prioritaire. On peut plus faire du simple texte, des backlinks et c’est tout. Il faut vraiment penser à l’ intention de recherche et se demander comment avoir la meilleure disposition, la bonne matière à présenter, etc.
Tu peux pas vendre une bague à 10K€ sur une requête mainstream où la plupart des gens attendent des bagues entre 100€ et 1500€. Ça sort presque un peu du SEO à des moments, mais c’est hyper important de comprendre les conséquences que peut avoir tel bloc ou info.
Il y a aussi Discover qui est de plus en plus pris d’assaut et le côté datascientist qui devient de plus en plus important.
Lucie : On a parlé d’avant, on a parlé de maintenant, mais comment imagines-tu l’avenir dans ce domaine ?
Thomas : C’est toujours très difficile de savoir à l’avance, surtout quand tu as des outils comme l’IA qui révolutionnent un peu tout. Maintenant, je dirai qu’on va devoir s’étendre au niveau moteur de recherche.
Je trouve qu’on a tendance à rester focus sur Google, alors qu’il y a du business à faire sur Amazon, TikTok, YouTube et tout un tas de sites. En fait, à partir du moment où t’as un système de classement et que tu as un minimum de contrôle pour pouvoir effectuer des tests et déceler les critères impactants d’un algo, tu peux faire du SEO.
Du coup, je dirai qu’il va falloir s’étendre, et monter en compétence pour développer un cycle vertueux entre tous nos canaux. Avec l’IA, ça devrait aller plus vite.
Il peut aussi y avoir davantage de datascience à l’avenir, et des nouveaux outils pour faire des projections. Ce qui pourra nous aider à être plus précis.
Lucie : Attention, on va passer aux questions hautement philosophiques (presque) de l’interview !
Qu’est-ce tu dirais au petit Thomas que tu étais, si tu pouvais aller lui parler maintenant ?
Thomas : Je lui dirai d’arrêter d’avoir peur, de se faire confiance. Je le rassurerai en lui disant que tout va bien se passer et que tout arrive à qui sait attendre.
Que l’ensemble des activités, expériences qui seront les siennes mènent forcément quelque part et que cela contribuera à devenir ce que je suis aujourd’hui, même le plus petit détail sans importance au moment où il se crée.
Enfin, je lui dirai d’apprendre à dire non, de ne pas se laisser faire quand une personne se la raconte un peu trop. Et que tout humain a des problèmes dans sa vie.
Je lui dirai aussi d’aller trouver la petite Lucie pour lui demander d’éviter de poser ce genre de question à Thomas Cubel en 2024 ^^’ (non en vrai, aucun souci)
Lucie : Malheureusement, la petite Lucie est sans doute déjà trop têtue pour l’écouter !
Pour finir cette interview, j’aimerais savoir quelle est la question que tu aurais aimé qu’on te pose en interview ? Et je te laisse y répondre 😉
Thomas : Une question que l’on me pose rarement, c’est “comment vois-tu le futur de ton entreprise ?”.
Et pour y répondre, cette année 2024 c’est bifurcation vers la formation pour moi en mode public. Donc de la VOD et aussi du live. Ces prochaines années je vais essayer de faire ma mini école.
Ensuite, dans les 3 prochains mois, c’est la sortie de nos services d’hébergements web. L’idée c’est d’être à l’équilibre d’ici 3 à 6 mois et de se sortir un petit salaire dans 1 an (secteur concurrentiel tout de même).
Après ça, poursuivre la création et la vente de formation, idem pour les hébergements. Puis faire de nouveaux projets autour du web. J’aimerai bien aussi faire quelque chose autour de l’écologie/énergie avec mon associé Matthieu Blanco qui est très calé sur le sujet. Ça ne me dérangerait pas de faire un peu de divertissement aussi à des moments.
Bref, on verra ce que la vie nous donnera ^^
Merci Lucie pour cette interview très complète et mes amitiés à la team !
Merci Thomas pour ton temps et tes réponses 😉