GAFAM, BATX, kézako ?

Sur le web, les acronymes ne manquent pas. Il est d’ailleurs difficile de distinguer les noms anglais de ceux français, et ceux dont les appellations sont relativement proches. Pourtant, dans le paysage numérique actuel, deux termes sont monnaie courante. GAFAM, BATX, de quoi s’agit-il exactement ? Quelles sont les entreprises qui se cachent derrière ces noms ? Éclairage.

GAFAM, le Big Five de la technologie américaine

Les GAFAM, aussi appelés Big Five (les cinq géants), font référence aux outils technologiques américains les plus importants au monde dans le domaine de la Big data.

GAFAM est en réalité l’acronyme des entreprises Google (ou Alphabet), Apple, Facebook (ou Meta), Amazon et Microsoft.

Ces technologies sont leaders sur le marché mondial et ont une influence permanente sur la société et ses modes de consommation. Ce sont les outils proposés systématiquement lors du démarrage d’un téléphone, d’une tablette, d’un ordinateur et même d’une télévision connectée. Ces technologies se sont fait une place de choix dans le quotidien et les habitudes de toute la population et s’imposent comme références immédiates répondant à de multiples besoins.

La capitalisation boursière des cinq géants du numérique mondial témoigne de leur succès. En 2021, une étude menée par Yahoo! Finance révélait ces chiffres indiquant le poids des GAFAM :

• Apple : 2 573 milliards de dollars ;
• Facebook (Meta) : 1 097 milliards de dollars ;
• Amazon : 1 777 milliards de dollars ;
• Microsoft : 2 480 milliards de dollars ;
• Google : 1 891 milliards de dollars.

A titre de comparaison, l’entreprise la plus importante du marché français est LVMH et représente 396 milliards de dollars de capitalisation en bourse.

BATX, le marché asiatique en puissance

Principaux concurrents des GAFAM sur le marché de la tech mondial, les BATX s’imposent de plus en plus auprès des consommateurs comme de véritables leaders.

A l’instar des GAFAM, les BATX font référence aux mastodontes du paysage technologique asiatique, cette fois.

Derrière cet acronyme se cachent les entreprises suivantes : Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi. Mais quelles sont les technologies entourant les BATX ?

Baidu n’est autre que le moteur de recherche chinois, le plus utilisé en Chine. On pourrait facilement comparer Baidu à Google, en termes de services proposés aux internautes. Il s’agit du 4ème site le plus visité du monde (au regard de la population chinoise extrêmement importante).

Alibaba est, quant à elle, une plateforme proche d’Amazon. Il s’agit du e-commerce principalement utilisé en Asie, qui a d’ailleurs racheté bon nombre de ses concurrents. En 2014, Alibaba a enregistré la plus grande entrée en bourse de l’histoire avec 25 milliards de dollars.

Tencent propose une multitude de services allant du jeu, aux réseaux sociaux à des plateformes de vente aux enchères en ligne.

Enfin, Xiaomi s’impose de plus en plus dans le domaine des outils technologiques (téléphones, tablettes, etc) avec un design et une approche assez similaire de celle d’Apple, mais à des prix battant toute concurrence.

Voici la valeur boursière des BATX (2020) :

• Baidu : 86 milliards de dollars ;
• Alibaba : 486 milliards de dollars ;
• Tencent : 520 milliards de dollars ;
• Xiaomi : 46 milliards de dollars.

Les limites des GAFAM et BATX

Bien qu’ils enregistrent chacun des records mondiaux, les GAFAM et les BATX sont au cœur de la controverse, notamment sur le continent européen.

En France et dans l’Union européenne, les données personnelles des utilisateurs sont strictement encadrées par le RGPD, Le règlement général sur la protection des données (Le règlement UE 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016). Sauf que les usages outre-Atlantique et d’Asie ne sont pas du tout les mêmes qu’en Europe ! Bien des données ont fuité, suscitant alors la controverse.

Aussi, deux directives sont amenées à changer considérablement la donne pour laisser une chance à la libre concurrence : le Digital Services Act et le Digital Market Acts. Ces réglementations visent à contrôler les actions marketing menées par les géants du numérique mondial, à punir leurs procédures incitatives (publicités ciblées, installation automatique des applications sur les smartphones, par exemple, etc) et intrusives sur le marché. L’objectif est de laisser le champ libre aux plus petites entreprises, en limitant le monopole des géants américains, puis chinois, principalement.

De lourdes sanctions sont encourues en cas de non-respect de ces nouvelles réglementations ! Un pourcentage d’amende pouvant monter jusqu’à 6% du chiffre d’affaires de l’entreprise en question.

Les GAFAM et les BATX cachent en réalité les leaders de la tech à travers le monde. Présents en Asie et aux Etats-Unis, ces géants du numérique s’immiscent désormais dans chaque nouvelle technologie, tout en proposant un panel de services toujours plus élargi et performant, laissant peu de place aux autres solutions. En revanche, ces grands acteurs de la technologie mondiale devront revoir leurs méthodes en vue des directives votées en 2022 en Europe (DSA et DMA).