Blog
Interview de Sandrine Bertrand, cofondatrice du SDDAY
- 29/11/2023
- Posted by: Lucie
- Category: Interviews
Lucie : On commence en douceur !
Tu fais partie de la communauté SEO depuis un bon moment maintenant, tu co-organises d’ailleurs le SEO DAWA DAY… normalement il n’y a plus vraiment besoin de te présenter mais j’aimerais quand même que tu nous en dises plus sur toi ! Tu veux bien ?
Sandrine : Bonjour Lucie
Je fais du référencement depuis 20 ans environ. J’ai depuis testé à peu près toutes les facettes de ce métier : annonceur, agence, freelance.
J’interviens aussi sur la communauté Google Search, ce qui me permet de voir les problèmes que rencontrent les utilisateurs et les petits bugs de Google que l’on ne rencontre plus forcément avec nos clients. Même si les questions sont parfois saugrenues ou que certains nous prennent pour des “bleus” pour venir mettre un lien discrètement, c’est plutôt enrichissant.
Je coorganise le “SDDAY” avec David Depierris (aka Djibouteam), nous avons dû changer de nom il y a quelques années. La prochaine édition se fera cette année en décembre — Nous avons décalé à cause de la Coupe du Monde de Rugby. Il y a des matchs à Toulouse et cela aurait été plus compliqué de trouver des hôtels ou des transports à des tarifs raisonnables pendant cette période.
Lucie : Tu dis avoir presque tout testé, est-ce qu’il reste quelque chose que tu aimerais tester ? Et parmi toutes ces facettes, laquelle a ta préférence ?
Sandrine : Là où je suis la moins “experte” c’est en édition de sites, automatisation et Cie ! Manque de temps. Une fois la journée de travail passée, le sport, les enfants (même grands ça prend du temps !) et ma vie privée… En réalité, me remettre sur des projets personnels, c’est un peu compliqué. Je sais bien qu’il faut s’y mettre une heure par jour blablabla mais c’est comme ça, j’ai du mal à trouver la motivation. Peut-être aussi que je ne sais pas non plus m’arrêter et si je commence c’est pas une heure 😀
Et pour répondre à la seconde question, je préfère être en agence, en tout cas, je préfère être chez SEO Hackers ! L’agence est stimulante et propice à monter en compétences et à rester “up to date”. J’ai la chance de travailler dans une équipe où nous avons toujours un temps d’avance. Nous travaillons aussi sur beaucoup de projets “complexes” qui sont, eux aussi, plutôt stimulants intellectuellement.
Une autre facette aussi, ce sont mes interventions sur la communauté Google. Les internautes qui viennent poser des questions sont assez rarement des personnes avec une culture SEO importante et souvent des sites “peu matures” ce qui permet de voir ou revoir d’autres difficultés rencontrées. Nous avons rarement des problèmes de favicon sur nos clients, par contre sur le forum, c’est une question récurrente comme l’incompréhension des facteurs de positionnement. Cela me permet d’avoir une autre vision de la SERP et de certaines modifications de traitement des infos par Google que nous ne voyons plus sur des sites “matures”
Lucie : Au début de l’interview, tu nous disais que cela fait 20 ans que tu fais du référencement, qu’est-ce que tu penses de cette petite guerre générationnelle sur les réseaux sociaux ?
Sandrine : La première réponse qui me vient c’est “c’est dommage” mais j’avoue que la majorité de la nouvelle génération me fait hérisser le poil régulièrement. Leur approche est, à mon sens, trompeuse.
Ce qui ressort de la plupart des discours c’est “les anciens vous mentent en vous disant que le SEO c’est compliqué ! Alors qu’il suffit de répondre à l’intention de requête et ca roule ! Soit !
Mais ce n’est pas aussi simple ! Les critères techniques sont effectivement rébarbatifs mais on ne peut pas faire sans ! Et même si ça saoule les nouvelles générations, nous savons d’expérience que faire du contenu de qualité n’est pas suffisant dans la majeure partie des cas.
Bien sûr, ça dépend ! Il y a énormément de SERP où faire du contenu de qualité sera largement suffisant. L’idée est loin d’être mauvaise, pourtant elle ne peut pas venir en opposition d’autres conseils, ce qui est trop souvent le cas.
On peut aussi mettre leurs “formations” en avant … NON NON et NON, on ne devient pas “expert” en lisant un PDF de 30 pages vendues 199,99 euros en promo exceptionnelle à 39,99 pendant seulement 12h.
Quel que soit le métier ou la spécialité, c’est un leurre ! Je ne deviendrai jamais expert en décoration de pâtisserie en lisant un PDF ! Il va me falloir des réussites, des échecs, des solutions; des urgences… pour commencer à me dire que je maitrise le sujet et il me faudra des centaines et des centaines de gâteaux pour être expert !
En fait de SEO, ils deviennent des vendeurs de pelles … et au FAR-WEST ils n’avaient pas bonne réputation … 😀
Par contre, ce qu’on ne peut pas leur retirer, c’est que la nouvelle génération maîtrise 1000 fois mieux que les “vieux” les réseaux sociaux” … Là dessus, nous avons des leçons à prendre ! Et pas qu’un peu !
Ils ont une maîtrise de ces outils qui dépassent largement la nôtre. Nous avons volontairement laissé les réseaux de côté, car cela ne rentrait pas dans notre périmètre métier. C’était une erreur et ils ont pris à bras-le-corps ces canaux et ils le font bien !
D’où mon “c’est dommage” ! Nous aurions sans doute plus à apprendre des uns et des autres que de se tirer dans les pattes. J’espère que cette situation se tassera avec le temps !
Lucie : J’ai tendance à penser que cette différence de vision est liée au fait que pendant des années on ne “savait rien”, on grandissait en même temps que les moteurs de recherche, et il fallait apprendre et comprendre en autodidacte. Qu’est-ce qui t’a poussé, toi, à te lancer dans l’aventure, au tout tout tout début ?
Sandrine : J’avais intégré une WebAgency qui devait m’apprendre à coder. L’apprentissage c’est limité à faire du copier/coller de communiqués de presse sur un site … pas passionnant du tout ! Et un jour, le boss est arrivé avec le dossier “référencement naturel” en me demandant de m’en occuper car ils comprenaient rien et ça ne les intéressaient pas … j’ai pris le dossier et je ne l’ai plus jamais lâché.
J’ai commencé par trouver un prestataire – Brioude Internet – et ils ont proposé de me former pour que les échanges entre nous et eux soient plus fluides et plus efficaces. Ils m’ont donc donné les bases du on-site pendant qu’ils remplissaient des fiches annuaires pour faire des liens !
Et par la suite je me suis formée seule, j’ai essuyé de nombreux échecs et de très belles réussites. J’ai découvert très vite ce que l’on appelait pas encore l’intention de recherche et surtout les risques pour une entreprise qui ne faisait que du SEO pour leur acquisition. Ce qui m’a amené à être prudente et à ne pas faire faire n’importe quoi à mes clients – du moins pas sans leur présenter les risques à des pratiques rapides mais pas Google-friendly 😉
La curiosité a fait, et fait encore, le reste, j’ai du mal à rester sur “je ne sais pas”, je vais aller chercher la réponse et souvent décortiquer le sujet, faire des tests … C’est assez fréquent que je cherche un “truc” le soir et paf, je tombe sur un rich snippet que je ne connais pas ou un résultat qui m’étonne et dans ce cas, je vais creuser pour comprendre. Ce qui, quand je cherche une recette de cuisine, peut se finir avec une omelette vite fait 😀 Heureusement que j’ai contaminé mon fils … sinon ce serait compliqué à la maison !!
Lucie : Tu as l’air difficile à arrêter ! Mais heureusement, ça doit aider pour mettre en place un event comme le SDDAY !
D’ailleurs… Qu’est-ce qui vous a poussé, avec Djibouteam, à créer cet événement ?
Sandrine : Une soirée “vieux cons” 😀 On papotait ensemble devant une bière et on avait le même constat : marre des événements qui coutaient de plus en plus cher avec toujours les mêmes intervenants. Nous avions l’impression d’être dans une “course aux petits fours” toujours des plus beaux lieux, toujours des meilleurs traiteurs … mais, nous, ce qu’on voulait, des conférences où on apprenait quelque chose…
Plutôt que de bougonner “c’était mieux avant”, on a réfléchi à ce que nous avions envie
- un ticket d’entrée raisonnable pour que le plus de monde possible puisse venir
- un sponsoring raisonnable pour que des petites entreprises puissent prendre un stand
- pas de conférences simultanément
- des conférenciers “nouveaux” ou peu vu
- pas de contrainte sur les sujets
- pas de fausse conférence pour vendre un produit
- des temps de pause suffisamment longs pour que les gens puissent parler
On a cherché une salle, on a cherché un traiteur et on a fait en sorte que ça rentre dans un budget de 50 euros max par personne…
C’était un pari un peu fou, mais on a réussi 🙂
Aujourd’hui c’est un “incontournable” des évents SEO en France et nous sommes super fiers David et moi d’avoir réussi ce pari et de continuer chaque année à oser proposer de nouvelles choses.
Cette année, nous avons décalé en décembre à cause de la coupe du monde de rugby, cela va être une édition de Noël 🙂 et l’an prochain on reviendra en septembre 🙂
Lucie : Étrange, j’ai l’impression que la décision de lancer un nouvel évènement se fait toujours en papotant entre copains autour d’un verre ! 😉
Parfois quand on finit de répondre à une interview, on se dit “j’aurais aimé qu’il/elle me pose des questions sur…”
Alors… quelle est la question que tu aurais aimée qu’on te pose en interview ?
Et bien sûr, il faut y répondre 😉
Sandrine : Pour finir quelques questions et interdiction de répondre “ça dépend”
- Chrome ou Firefox ?
- Opéra
- SEO ou SEA ?
- SEO
- Google ou Bing ?
- Mail ou téléphone ?
- Téléphone
- Double ou triple écrans ?
- Double
- Lundi ou vendredi ?
- Vendredi
- Bureau ou canapé ?
- Bureau
- Excel ou Google Sheet
- Excel
- Sushis ou Pizza ?
- Sushi
- Bureau rangé ou cirque organisé ?
- Cirque organisé
- Été ou Hiver ?
- Été
- Pain au chocolat ou chocolatine ?
- Chocolatine
Lucie : Ahah, on clôture sur l’éternel débat de la chocolatine !
Merci d’avoir répondu à toutes mes questions !